vendredi 6 mars 2009

Des conflits aux médiateurs dans le milieu béké

Certains lecteurs se souviennent peut être que dans France Antilles a été publié en mai 1998 une tribune : « A quand un Mandela Martiniquais ? ». Mon frère et moi nous avions tenu en appelant symboliquement à Mandela, à rappeler, qu'il n'y a pas de destin sacré de l'homme blanc comme il n'y a pas de destin maudit de l'homme noir. Nous avions alors indiqué quelques uns des mécanismes complexes qui structurent le groupe béké et ses relations avec le reste de la société martiniquaise. Et en particulier les mécanismes d’exclusions de certains membres du groupe qui ne sont pas forcés de retrouver une place ailleurs. car exclus ou pas ils sont et restent des « békés ».

D’autres se souviennent de ce moment de bonheur et d’apaisement que nous eûmes lors du colloque organisé avec un large soutien y compris en milieu Béké en novembre 2002 en l’honneur de ce grand humaniste et intellectuel qu’est Roland Suvelor. J’y ai confessé que bien protégé par notre cellule familiale, nous ne nous sommes jamais privé de la richesse de la société martiniquaise, son aspect multiracial, multiethnique et multiculturel. Or ceci peut poser problème dans notre société.

Intéressons nous à d’autres aspects concernant cette « minorité dominante » étudiée par notre amie Edith Kovats. Elle fascine et nombreux sont les cadres, fonctionnaires ou nouveaux arrivants, qui rêvent un jour de se faire inviter dans l’une des réceptions que ce groupe s’offre à lui même. Ils obtiennent parfois la récompense dérisoire des méritants !

Plus sérieusement, le groupe affiche une apparente très grande solidarité liée à une stratification interne faite du nom, de la respectabilité et de la fortune. C’est au nom de cette solidarité, que le groupe peut pratiquer des exclusions. Outre les exclusions du groupe pour mésalliances, le groupe peut exclure ceux qui font faillite, surtout si celle-ci est considérée comme frauduleuse. Il peut aussi exclure ceux qui professent des opinions, ou ont des comportements trop éloignées des stéréotypes du groupe, sauf si ceux-ci peuvent servir indirectement ses intérêts. Exemple un « béké » de gauche, est utile lorsque la gauche est au pouvoir comme médiateur avec le pouvoir politique. Il cessera de l’être avec le retour de la droite au pouvoir.

En outre ce groupe en apparence homogène, est en même temps l’objet d’une féroce compétition économique interne, surtout lorsque de nouveaux acteurs veulent bousculer les hiérarchies établies. Mais tous les coups ne sont pas permis. Cela engendrait des conflits qui pourraient faire éclater le groupe. Ce risque a toujours entraîné l’intervention de médiateurs sociaux internes chargés de trouver une solution de sorte qu’il n’y a jamais eu avant 1995 d’affaires traitées au pénal opposant des membres de ce groupe. Que s’est il donc passé avec BIOMETAL?

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